Le coup de chaleur (hyperthermie) chez le chien

par | Juin 24, 2025 | NOTRE ACTUALITE

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Date de publication
24 Juin, 2025
En période de forte chaleur, le coup de chaleur chez le chien est une urgence vétérinaire grave qu’il faut savoir reconnaître et prévenir. Ce malaise dû à une température corporelle excessive peut toucher tous les chiens et peut s’avérer fatal s’il n’est pas pris en charge rapidement. Cet article explique de façon accessible ce qu’est un coup de chaleur, comment l’identifier, comment réagir en urgence, les traitements vétérinaires, les complications possibles, ainsi que des conseils de prévention pour protéger votre compagnon.

Définition du coup de chaleur et causes fréquentes

Le coup de chaleur correspond à une hyperthermie aiguë : la température interne du chien s’élève anormalement au-dessus de la normale (qui est d’environ 38 à 39 °C chez le chien). Concrètement, on parle de coup de chaleur lorsque la température rectale dépasse 40 °C, et les conséquences deviennent critiques au-delà de 41,5 °C, seuil à partir duquel des dégâts irréversibles peuvent survenir et le pronostic vital est engagé. Il ne faut pas confondre cette hyperthermie liée à une surchauffe externe avec la fièvre (réaction interne à une infection) : dans un coup de chaleur, c’est l’incapacité du chien à éliminer un excès de chaleur qui provoque l’emballement de la température.

Plusieurs causes fréquentes peuvent conduire à un coup de chaleur chez le chien :

  • Environnement très chaud : lors de journées estivales caniculaires (chaleur intense et souvent humidité élevée), un chien peut « surchauffer » s’il reste trop longtemps dans un milieu chaud, mal ventilé ou en plein soleil, surtout s’il n’a pas accès à de l’eau fraîche ni à de l’ombre.
  • Enfermement dans une voiture surchauffée : c’est la situation la plus classique. Un animal laissé dans un véhicule fermé, même quelques minutes et même avec une fenêtre entrouverte, encourt un grand danger. La température à l’intérieur d’une voiture peut atteindre 45–50 °C en moins de 15 minutes par forte chaleur et le chien prisonnier va rapidement dépasser les 40 °C de température interne. Des études ont montré qu’un chien enfermé dans une voiture à 29 °C extérieur peut atteindre 42 °C de température corporelle en 20 à 50 minutes, avec un risque de mortalité de 50 % dans ce scénario.
  • Effort physique intense en chaleur : un exercice prolongé ou trop vigoureux par temps chaud (course à côté d’un vélo, canicross, jeux en plein soleil, etc.) peut provoquer un coup de chaleur, surtout si le chien n’est pas habitué à la chaleur. L’effort produit de la chaleur interne que le chien peine à dissiper en cas de forte température ambiante.
  • Autres facteurs aggravants : un chien maintenu en plein soleil sans ombre (par exemple attaché dans une cour, enfermé dans un chenil ou une remorque exposée) est à risque de coup de chaleur. De même, un environnement mal ventilé et confiné (pièce étouffante, serre, etc.) peut faire grimper la température de l’animal. Par ailleurs, certaines situations médicales peuvent contribuer à l’hyperthermie : des convulsions prolongées ou une obstruction des voies respiratoires (gêne à l’halètement) peuvent empêcher le chien de réguler sa température et précipiter un coup de chaleur.

Signes cliniques à reconnaître

Il est crucial de savoir identifier les signes d’alerte d’un coup de chaleur chez le chien. Ces symptômes apparaissent généralement rapidement et doivent alerter tout propriétaire :

  • Halètement excessif : le chien respire très vite, bouche ouverte, langue pendante. L’halètement s’intensifie fortement pour tenter de dissiper la chaleur (beaucoup plus qu’un simple halètement de fatigue). C’est souvent le premier signe observable.
  • Hypersalivation : le chien bave anormalement, avec de la salive abondante (ptyalisme).
  • Signes de détresse et d’épuisement : le chien peut se montrer agité et chercher désespérément un endroit frais, puis il devient faible, apathique ou léthargique lorsque son état s’aggrave. Il peut avoir du mal à se lever ou à marcher droit (titubations, perte d’équilibre).
  • Couleur des muqueuses anormale : les gencives et la langue du chien deviennent d’abord rouge vif (congestionnées) du fait de la chaleur. Ensuite, si l’état progresse, ces muqueuses peuvent pâlir ou prendre une teinte bleutée (cyanose) signe d’un manque d’oxygène.
  • Vomissements et diarrhée : un chien en hyperthermie peut présenter des troubles digestifs, avec des vomissements (parfois sanglants) et éventuellement de la diarrhée. Ces symptômes traduisent le choc que subit l’organisme.
  • Troubles neurologiques : en cas de coup de chaleur avancé, le cerveau souffre. Le chien peut montrer un regard fixe, des tremblements, des convulsions (crises épileptiformes) ou un comportement anormal (désorientation). Dans les cas extrêmes, il peut s’effondrer, perdre connaissance, tomber dans le coma, voire faire un arrêt cardiaque et mourir si aucune intervention n’est faite à temps.

💡 À noter : La température corporelle du chien lors d’un coup de chaleur est généralement supérieure à 40 °C, et peut monter au-delà de 41–42 °C. Il est utile de posséder un thermomètre rectal pour animaux afin de vérifier la température si un coup de chaleur est suspecté. Cependant, même sans thermomètre, la présence des signes ci-dessus dans un contexte de forte chaleur suffit à suspecter l’urgence d’un coup de chaleur.

Comprendre ce qui se passe

Le coup de chaleur survient lorsque le chien n’arrive plus à évacuer l’excès de chaleur accumulé dans son corps. Les chiens, contrairement à nous, transpirent très peu (ils n’ont quasiment pas de glandes sudoripares) et comptent surtout sur l’halètement pour réguler leur température interne. Si la température ambiante est trop élevée ou l’effort trop intense, le chien « surchauffe » et ses mécanismes de refroidissement deviennent insuffisants – c’est la défaillance de la thermorégulation.

Lorsque la température interne dépasse un seuil critique (généralement autour de 41 °C), cela perturbe gravement le fonctionnement normal du corps. La chaleur extrême cause une dénaturation des protéines dans les cellules (les protéines vitales se « coagulent » sous l’effet de la chaleur) et endommage directement les membranes cellulaires. En très peu de temps, l’hyperthermie provoque la mort de nombreuses cellules à travers tout l’organisme. On assiste alors à une réaction en chaîne : la destruction cellulaire libère des substances inflammatoires, le sang devient plus épais (déshydratation), le cœur s’emballe et n’irrigue plus correctement les organes… Tous ces phénomènes entraînent une dysfonction de multiples organes vitaux.

Ainsi, un coup de chaleur sévère peut rapidement déboucher sur un état de choc : le cerveau, le cœur, les reins, le foie et le système digestif commencent à défaillir faute d’oxygénation et à cause des dommages cellulaires. Sans intervention, le chien peut sombrer dans le coma et faire un arrêt cardiorespiratoire. C’est pourquoi le coup de chaleur est considéré comme une urgence vitale absolue : il faut à tout prix empêcher la température d’atteindre ces niveaux critiques en intervenant le plus tôt possible.

Gestes d'urgence à effectuer en attendant le vétérinaire

Face à un coup de chaleur suspecté, votre réaction dans les premières minutes est déterminante. Il convient d’agir sans paniquer en appliquant des gestes de premiers secours pour commencer à faire redescendre la température du chien, tout en contactant au plus vite un vétérinaire. Voici les étapes recommandées :

  1. Mettre le chien à l’abri de la chaleur : Sortez-le immédiatement de l’endroit surchauffé. Placez-le dans un lieu frais, à l’ombre et bien ventilé (à l’air libre, à l’ombre, ou dans une pièce climatisée si possible). Si le chien est très agité ou convulse, faites attention à votre sécurité pour ne pas vous faire mordre involontairement.
  2. Commencer à le refroidir progressivement : Mouillez le chien avec de l’eau fraîche, mais non glacée en favorisant les extrémités (Oreilles et coussinets). Par exemple, appliquez des serviettes humides sur son cou, son ventre et ses cuisses, ou arrosez-le doucement avec de l’eau tempérée (aux alentours de 20 °C). Évitez absolument l’eau glacée ou les glaçons directement sur sa peau, car un refroidissement trop brutal peut aggraver la situation en provoquant une vasoconstriction des vaisseaux (le sang refroidit moins bien) et des frissons qui reproduisent de la chaleur. Le mot d’ordre est de le refroidir progressivement et de façon continue.

Vous pouvez aussi masser le pelage pour faire pénétrer l’eau jusqu’à la peau. Un truc de vétérinaire consiste à appliquer un peu d’alcool à friction (alcool désinfectant type isopropylique) sur l’intérieur des coussins plantaires (les pattes) et sous les aisselles : l’alcool s’évapore très vite et aide à dissiper la chaleur, mais ne faites cela que dans un endroit bien ventilé.

  1. Améliorer l’aération et l’évaporation : Si vous avez un ventilateur ou la climatisation, orientez l’air frais vers le chien mouillé pour accélérer le refroidissement par évaporation.
  2. Hydrater s’il est conscient : Si votre chien est conscient et capable de déglutir, proposez-lui de petites quantités d’eau fraîche (non glacée) à boire. Ne le forcez pas s’il ne boit pas de lui-même ou s’il est trop affaibli pour avaler – le principal est de le refroidir par l’extérieur. S’il vomit, n’insistez pas pour l’abreuver.
  3. Appeler le vétérinaire en urgence : Dès que possible, contactez un vétérinaire (idéalement un service d’urgence si c’est le week-end ou le soir) pour l’informer de la situation et annoncer votre arrivée. Décrivez les symptômes et la température mesurée si vous l’avez. Le vétérinaire pourra vous donner des conseils supplémentaires par téléphone et surtout se tenir prêt à accueillir l’animal.
  4. Transport vers la clinique : Il faut conduire le chien chez le vétérinaire sans délai, une fois les premiers gestes effectués (ne perdez pas de temps, refroidissez pendant 5-10 minutes puis partez). Durant le trajet, continuez de favoriser son refroidissement.

Veillez à ce que l’air circule dans la voiture (climatisation ou fenêtres ouvertes si la température extérieure est plus basse). Surveillez votre chien en route : son état peut évoluer (surveillance de sa respiration, de son état de conscience). Si sa température redescend vers 39 °C, retirez la serviette mouillée pour éviter de le refroidir excessivement. Ne vous arrêtez pas de vous-même une fois que le chien semble aller mieux : il doit quand même être vu par un vétérinaire en urgence.

En résumé, face à un coup de chaleur, réagir vite et bien peut sauver la vie de votre chien. Une fois arrivé chez le vétérinaire, la prise en charge professionnelle prendra le relais des gestes que vous avez initiés.

Prise en charge vétérinaire du coup de chaleur

À l’arrivée chez le vétérinaire, le chien en hyperthermie va faire l’objet d’une prise en charge intensive. Le but est de stabiliser ses fonctions vitales et de traiter les conséquences du coup de chaleur. Voici les principaux aspects des soins vétérinaires dans ce contexte :

  • Poursuite du refroidissement actif : Le vétérinaire continuera à faire baisser la température du chien de manière contrôlée (par brumisation d’eau fraîche, ventilation, bains tièdes, etc.) jusqu’à revenir à une température corporelle normale (autour de 38,5–39 °C). La température sera prise très régulièrement pendant ce processus.
  • Oxygénothérapie : Si le chien a du mal à respirer ou présente une cyanose (gencives bleutées), il sera mis sous oxygène (masque à oxygène ou sonde nasale d’oxygène) afin d’assurer une bonne oxygénation des organes. Cela aide à compenser l’insuffisance respiratoire due à l’œdème pulmonaire ou à la détresse respiratoire pouvant accompagner le coup de chaleur.
  • Perfusion intraveineuse (fluidothérapie) : Le chien sera mis sous perfusions intraveineuses de fluides frais (sérum physiologique ou Ringer lactate, souvent refroidis) pour le réhydrater, soutenir sa circulation sanguine et corriger les déséquilibres électrolytiques causés par l’hyperthermie. Ces perfusions aident aussi les reins à fonctionner et préviennent les dommages rénaux.
  • Médicaments d’urgence : En fonction de l’état de l’animal, le vétérinaire pourra administrer divers médicaments : par exemple des anti-inflammatoires ou antioxydants pour limiter les lésions cellulaires, des vasodilatateurs pour améliorer la circulation périphérique, des sédatifs (pour calmer un chien agité et réduire la production de chaleur musculaire), ou des anti-convulsivants si le chien a des crises convulsives. En cas de vomissements ou de diarrhée, des protecteurs gastro-intestinaux et anti-émétiques pourront être donnés. Chaque cas est particulier et le vétérinaire adaptera le traitement à la condition de l’animal.
  • Examens et surveillance intensive : Le chien sera placé en hospitalisation sous surveillance constante. Des examens complémentaires seront réalisés pour évaluer les dégâts sur les organes : analyses de sang (mesure des enzymes hépatiques, des paramètres rénaux, de la coagulation sanguine, etc.), électrocardiogramme (pour détecter d’éventuelles arythmies cardiaques dues au coup de chaleur), examen neurologique, etc. Le personnel surveillera étroitement les fonctions vitales : fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, couleur des muqueuses, production d’urine, état de conscience…
  • Durée de l’hospitalisation : Dans la majorité des cas, un chien victime d’un coup de chaleur sera hospitalisé plusieurs jours en clinique. Même si l’animal se rétablit cliniquement en apparence, il n’est pas rare que des complications retardées surviennent dans les 24–48 heures après le coup de chaleur (voire jusqu’à 3–5 jours plus tard). Par précaution, le vétérinaire gardera le chien en observation tant qu’il existe un risque de défaillance d’organe secondaire. Le pronostic reste souvent réservé pendant les 2 à 4 premiers jours, le temps de passer la phase critique.

Complications possibles et pronostic

Un coup de chaleur sévère ne s’arrête pas forcément une fois la température redevenue normale – il peut provoquer des lésions internes qui apparaissent dans les heures ou jours suivants. De nombreux organes peuvent être touchés par l’hyperthermie, ce qui explique que le pronostic doive être très prudent initialement. Parmi les complications possibles chez le chien ayant subi un coup de chaleur, on peut citer :

  • Œdème cérébral : la chaleur peut provoquer un gonflement du cerveau, menant à des troubles neurologiques persistants (convulsions, coma prolongé, changements de comportement).
  • Troubles de la coagulation : la chaleur extrême peut dérégler le système de coagulation sanguine. La complication la plus redoutée est la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), un syndrome où le sang coagule anormalement dans tout le corps et épuise les facteurs de coagulation, entraînant des hémorragies spontanées graves. Des saignements (pétéchies sur la peau, saignements gastro-intestinaux) peuvent alors survenir.
  • Insuffisance rénale aiguë : les reins sont très sensibles au manque d’oxygène et à la déshydratation. Un coup de chaleur peut provoquer une nécrose des tubules rénaux, conduisant à une insuffisance rénale (diminution ou arrêt de la production d’urine). Sans traitement rapide (perfusions importantes, éventuellement dialyse), cela peut compromettre la survie de l’animal ou laisser des séquelles rénales chroniques.
  • Atteintes gastro-intestinales : l’intestin peut souffrir du manque de circulation sanguine durant le coup de chaleur, ce qui peut causer des ulcérations gastro-intestinales. On observe parfois des diarrhées hémorragiques ou des vomissements sanglants dans les jours qui suivent. Le chien peut également développer une pancréatite aiguë (inflammation du pancréas) post-coup de chaleur.
  • Lésions hépatiques : le foie peut subir des dommages (élévation des enzymes hépatiques, nécrose cellulaire) pouvant évoluer vers une insuffisance hépatique transitoire.
  • Troubles cardiaques et respiratoires : la déshydratation et le choc peuvent entraîner des arythmies cardiaques (troubles du rythme du cœur). De plus, un œdème pulmonaire ou des lésions des poumons (détresse respiratoire aiguë) peuvent apparaître, surtout si l’animal a inhalé de l’air très chaud et vicié (cas d’une voiture surchauffée).

Le pronostic d’un coup de chaleur dépend de la rapidité d’intervention et de la gravité de l’atteinte thermique. Malheureusement, dans les cas sévères, le taux de mortalité reste élevé malgré les soins intensifs : on estime que la mortalité est maximale dans les 48 premières heures suivant le coup de chaleur. Si le chien parvient à survivre au-delà de 72 heures, ses chances de survie augmentent sensiblement. Passé ce délai critique, l’animal peut souvent rentrer chez lui, mais des séquelles à long terme sont possibles (par exemple une insuffisance rénale chronique peut se déclarer des semaines plus tard suite aux lésions rénales subies). À l’inverse, lorsque le coup de chaleur est pris en charge très tôt (avant que la température n’atteigne un niveau critique) et traité de façon agressive, le pronostic peut être favorable et le chien s’en sortir sans dommages permanents. Chaque minute gagnée est déterminante : c’est vraiment la vitesse d’action du propriétaire puis du vétérinaire qui fait la différence dans l’issue de cet accident.

Prévention : conseils pratiques pour éviter les coups de chaleur

La bonne nouvelle, c’est que le coup de chaleur est largement évitable avec des mesures de précaution de bon sens. La prévention est essentielle, d’autant plus pour les chiens prédisposés ou en été lors de vagues de chaleur. Voici quelques conseils pratiques pour protéger votre chien :

  • Ne jamais laisser un chien seul dans une voiture en été : C’est une règle absolue – même quelques minutes, même avec les fenêtres entrouvertes ou la voiture à l’ombre. L’habitacle d’une voiture se transforme en four en très peu de temps et aucune aération manuelle ne suffit à éviter le drame. Par temps chaud, la température intérieure peut grimper de manière fulgurante. Laissez votre chien à la maison si vous devez faire une course, ou accompagnez-le constamment.
  • Éviter les sorties aux heures les plus chaudes : Entre 11h et 17h en été, limitez l’exercice de votre chien. Privilégiez les promenades tôt le matin ou tard le soir, lorsqu’il fait plus frais. S’il doit se dépenser, faites-le à l’ombre de préférence, ou près d’un point d’eau où il pourra se baigner pour se rafraîchir. Lors de canicule, raccourcissez la durée des balades et allez-y doucement.
  • Toujours de l’eau et de l’ombre à disposition : Assurez-vous que votre chien ait en permanence accès à une eau propre et fraîche pour boire, surtout en été. À l’extérieur, il doit pouvoir se réfugier à l’ombre (arbre, parasol, abri ventilé). S’il reste à l’intérieur, laissez un ventilateur ou la clim si possible, ou au moins aérez le logement pour éviter la surchauffe.
  • Rafraîchissez votre chien en cas de forte chaleur : Lorsque la température grimpe, aidez votre chien à rester au frais. Vous pouvez par exemple mouiller son pelage régulièrement (en passant un gant de toilette humide sur tout le corps). Il existe aussi des tapis rafraîchissants sur lesquels le chien peut s’allonger pour dissiper sa chaleur, ainsi que des gilets rafraîchissants à imbiber d’eau. N’hésitez pas à le faire entrer quelques minutes dans une pièce climatisée si vous en avez la possibilité. Ces mesures simples peuvent éviter que sa température ne monte dangereusement.
  • Vigilance accrue pour les chiens à risque : Certaines catégories de chiens sont plus sensibles à la chaleur (voir section suivante). Soyez particulièrement prudent les concernant : sortez-les uniquement aux heures fraîches, ne les faites pas courir par chaleur, et ne les laissez jamais en plein soleil. Pour les chiens à épaisse fourrure, un toilettage d’été peut aider (sans forcément raser complètement, mais en enlevant le sous-poil mort et en gardant le pelage aéré). Pour les chiens brachycéphales qui respirent mal, évitez absolument toute situation étouffante. En cas de doute, il vaut mieux renoncer à une activité (par exemple reporter une séance de sport canin) plutôt que de prendre un risque.
  • Sensibilisez votre entourage : Apprenez aux membres de la famille, aux pet-sitters et aux autres personnes qui s’occupent de votre chien les règles de prévention du coup de chaleur. Par exemple, un dog-sitter doit savoir qu’on ne laisse pas un chien dans une voiture ou qu’on ne le sort pas en plein après-midi sous 35 °C. Informer et prévenir fait partie des devoirs de tout maître responsable.

En appliquant ces conseils, vous minimisez grandement le risque que votre animal souffre d’un coup de chaleur. La clé est d’anticiper : adapter les routines dès que le mercure monte et ne jamais sous-estimer la capacité de la chaleur à mettre un chien en danger.

Races et profils de chiens prédisposés

Tous les chiens peuvent être victimes d’un coup de chaleur, mais certains sont particulièrement à risque et demandent une vigilance renforcée par temps chaud :

  • Chiens brachycéphales (à museau plat) : Les races comme le Bouledogue français, le Bulldog anglais, le Carlin (Pug), le Boxer, le Shih Tzu, le Pékinois, le Lhassa Apso et autres chiens au nez « écrasé » sont très sensibles. En raison de leur anatomie (syndrome brachycéphale : narines étroites, palais allongé, trachée étroite), ils ont du mal à respirer efficacement et à haleter pour se rafraîchir. Leur ventilation étant limitée, ils évacuent moins bien la chaleur et peuvent faire un coup de chaud même pour un effort modéré ou par une température qui serait tolérable pour d’autres chiens. Il faut redoubler de prudence avec eux en été.
  • Chiots et chiens âgés : Les très jeunes chiens n’ont pas encore un système de thermorégulation pleinement efficace, et les chiens seniors voient leurs capacités de régulation diminuer avec l’âge. Ainsi, chiots et chiens âgés souffrent plus vite de la chaleur car leur organisme s’adapte moins bien aux variations thermiques.
  • Chiens obèses ou en surpoids : L’excès de graisse agit comme un isolant thermique qui conserve la chaleur interne. Un chien obèse aura donc plus de difficulté à dissiper la chaleur corporelle, même en haletants. De plus, ces chiens ont souvent une forme physique réduite et un système cardiovasculaire plus sollicité, ce qui les rend moins résistants en cas de coup de chaud.
  • Chiens à pelage épais ou foncé : Les chiens à fourrure très fournie (par exemple les chiens nordiques comme le Husky, le Malamute, le Terre-Neuve, le Saint-Bernard…) peuvent souffrir de la chaleur car leur sous-poil épais et leur pelage dense gardent la chaleur. De plus, un pelage de couleur sombre (noire ou marron foncée) absorbe davantage les rayons du soleil qu’un pelage clair, ce qui fait monter plus vite la température corporelle. Ces chiens doivent pouvoir se rafraîchir et rester à l’ombre en été.
  • Chiens atteints de maladies cardiaques ou respiratoires : Un animal qui a déjà un souci cardiaque ou pulmonaire (par exemple insuffisance cardiaque, troubles du rythme, bronchite chronique, paralysie laryngée…) a moins de réserves pour faire face au stress d’une surchauffe. De même, certains troubles endocriniens (comme l’hypothyroïdie, qui peut ralentir le métabolisme) peuvent diminuer la tolérance à la chaleur. Ces animaux malades doivent être protégés encore plus strictement de la chaleur, car ils risquent de décompenser rapidement.
  • Chiens ayant déjà subi un coup de chaleur : Si un chien a survécu à un premier coup de chaleur, il peut garder des séquelles subtiles au niveau de son centre de thermorégulation. Il sera potentiellement moins tolérant à la chaleur qu’un autre chien et devra donc être surveillé de très près lors des épisodes de forte température.

En conclusion, le coup de chaleur chez le chien est un accident grave, mais en grande partie évitable par des précautions élémentaires. En tant que propriétaire, soyez attentif aux conditions climatiques et à l’état de votre animal. Connaître les signes avant-coureurs (halètement intense, faiblesse, etc.) et adopter les bons réflexes d’urgence peut sauver la vie de votre chien. N’oubliez pas que prévenir vaut mieux que guérir : en été, adaptez les activités et l’environnement de votre compagnon pour le garder au frais et en sécurité. En cas de doute, n’hésitez jamais à contacter un vétérinaire – il vaut mieux une fausse alerte qu’une intervention trop tardive. Avec de la vigilance et de la bienveillance, vous aiderez votre chien à profiter de l’été sans danger de coup de chaleur !

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